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Photo du rédacteurCor Unum

Soirée Un Père Te répond

Le vendredi 22 avril a eu lieu quatrième soirée Un Père Te Répond de l'année. On a eu la chance d'accueillir le père Pierre Fresson, aumônier militaire et, depuis 2008, vicaire général du Diocèse aux Armées française ! Il est intervenu autour du thème « la guerre est-elle étanche à l'Évangile ? ».



Le père Fresson a commencé par faire un point sur les récents évènements de la guerre en Ukraine en rappelant que la proximité géographique du conflit a bouleversé notre rapport à la guerre. De nombreuses questions ont ressurgi chez certains croyants : peut-on être chrétien et donner la mort ? Notre foi est-elle compatible avec la guerre ? Comme l'a rappelé le père, toute réflexion chrétienne sur ce sujet doit se rappeler l'interdit « tu ne tueras point » qui s'applique au meurtre mais aussi la figure du Christ qui est allé jusqu'à guérir le serviteur d'un centurion (Mt 8, 5-13).


Bien souvent, « nos » ennemis ne partagent pas notre conception de certaines valeurs et un même rapport à la vie humaine. Preuve en est sur tous les récents terrains d'action africains et orientaux où la mort, le sacrifice de vies et d'autres facteurs ne sont pas abordés de la même façon. Notre pensée occidentale qui a aseptisé la mort et sacralisé le statut civil, n'est pas forcément compréhensible pour certains peuples qui voient ces questions avec un autre regard. La foi et ses serviteurs sur le terrain, les aumôniers militaires, apporte ainsi pour les soldats une limite déontologique à la tentation de s'abaisser à certains procédés que l'ennemi peut utiliser.


Reprenant les grandes lignes la dernière bénédiction urbi et orbi du pape François, le père Fresson nous a rappelé que le concept de guerre juste, théorisé par saint Augustin et saint Thomas d'Aquin, n'est plus valable à notre époque. Si dans les faits certaines guerres relèvent de la légitime défense, qui est reconnue par le Catéchisme de l'Église catholique, l'essence même de tout conflit armé n'est pas justifiable. La guerre ne doit pas être pensée comme une solution, prenant en compte que les risques sont toujours plus grands que d'éventueles effets positifs.

Le père nous a aussi instruit sur la doctrine de Vatican II et de la constitution Gaudium et Spes qui fait état de « l'Église dans le monde de ce temps » et donc nécessairement de la guerre. Ces deux textes rappellent encore aujourd'hui l'importance d'un juste discernement avant toute intervention armée et la nécessité de respecter le droit de la guerre. Droit de la guerre lui-même hérité de règles médiévales édictées en son temps par l'Église dans la tradition évangélique.


Enfin, le propos du père s'est terminé sur un point essentiel : celui qui sort gagnant d'une guerre n'est pas forcément le plus fort du point de vue de la stratégie et du nombre mais bien qui celui dont les soldats ont la plus grande force d'âme. C'est dans ce creuset essentiel que la foi a, encore aujourd'hui, tout son rôle à jouer. Une force d'âme que le pape VI évoquait en ces termes dans son célèbre discours de 1965 donné en pleine guerre du Vietnam à l'ONU : « Jamais comme aujourd'hui (…) n'a été aussi nécessaire l'appel à la conscience morale de l'homme. (…) Le vrai péril se tient dans l'homme, qui dispose d'instruments toujours plus puissants, aptes aussi bien à la ruine qu'aux plus hautes conquêtes ».


Les jeunes et les prêtres ont ensuite partagé un temps d'échange sympathique et convivial autour de notre Hope'n'Bar, installé pour l'occasion en extérieur. De nouveau, une belle soirée de formation qui a permis à toutes les personnes présentes de prendre un temps de recul nécessaire en temps de crises et de repartir avec quelques points clés de discernement de l'actualité ! Les équipiers et le pôle formation remercient particulièrement les nouveaux venus de leur présence et espèrent les retrouver très prochainement.


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